
§ 2. "Je croyais en effet constater que le chien chantait déjà sans le savoir, oui, et même plus, que la mélodie, séparée de lui, s'élevait dans les airs en suivant sa propre loi, bien au-dessus et au-delà de lui, comme s'il n'avait rien à y voir, et qu'elle venait vers moi, vers moi seul. Aujourd'hui bien sûr je rejette de telles conceptions et je les attribue à ma surexcitation de l'époque, mais même si c'était une erreur elle a tout de même une certaine grandeur, c'est la seule réalité, même si elle n'est qu'apparente, que j'ai pu sauver et ramener de l'ère du jeûne dans ce monde-ci, et elle montre au moins jusqu'où nous pouvons aller quand nous sommes totalement hors de nous-mêmes. Et j'étais vraiment totalement hors de moi." (p. 112)
§ 3. "Elle devenait de plus en plus forte ; son amplitude n'avait peut-être pas de limite et dès maintenant elle explosait presque mon ouïe. Mais le plus grave était qu'elle ne semblait être là que pour moi seul, cette voix dont le sublime réduisait la forêt au silence, elle n'était là que pour moi, qui étais-je pour oser encore rester là et me mettre ainsi à l'aise devant elle, sale et en sang." (pp. 112-113)
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