lundi 1 novembre 2010

eux de fées - Dominique Fourcade

Eux, ce sont Pina Bausch et Merce Cunningham, les deux danseurs et chorégraphes décédés, coïncidence, à peu de temps d’intervalle, l’été 2009. Dans son « travail quotidien de l’écriture », Dominique Fourcade, toujours lié à son contexte, presque diariste dans la forme, toujours écriture en action, constate « l’étonnement de chaque nouvelle phrase. Un début sans fin. » La forme : prose, fragmentation de la prose (arrêt du paragraphe à la virgule, rupture soudain, dans le geste d’écriture, celui des danseurs peut-être, « hirondelles les traits tirés », « citizen hirundo ») et versification, brusques arrêts dans la page, mais comme trilles, paraphes de l’hirundo, en plein vol. Dire la danse, un deuil, « un panier de vertèbres / leurs, les miennes », dans la proximité du geste : « la mort est dans la récurrence de cette chorégraphie, pour nous dire aujourd’hui qui nous sommes et ce que nous avons fait. »

" Nous sommes entrés dans septembre, il a fait inusuellement chaud en ville; des feuilles mortes séchées, poussées par le vent, courent dans le caniveau le long du trottoir dans un bruit de celluloïd, selon des enchaînements cunninghamiens. Et plus cunninghamiennes encore les notes de Celluloïd. Pina Bausch ne perd rien de l'inventivité de la scène. Elle cherche des yeux un figurant qui jure de se rentrer les pas dans la gorge. Pourquoi m'ignore-t-elle?" (Dominique Fourcade, Eux deux fées, Chandeigne, 2009 - 26-27)

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