dimanche 1 mars 2009

Orion dans New-York (2)


Aux premières pages de Outrance utterance (POL, 1990), Dominique Fourcade essaie différentes définitions du contemporain : "à la fois une détonation et une rivière", note-t-il, "le contemporain est un rythme, qui nous tient avec une fermeté extrême". Dans Éponges modèle 2003 (POL, 2005), après le saisissement, l'arrêt, s'impose l'évidence, le mouvement, la verticalité d'une l'image : Orion dans New York. Poussin and Nature s'expose au Metropolitan, et l'Arcadie affleure dans Central Park. Le contemporain alors est une syncope, un vertige. Systole et diastole du proche et du lointain. Le battement dans notre poitrine de ces espaces-temps. Une orée, un sang d'encre, une aurore. Dans Citizen Do (POL, 2008), "Système pour Saskia" interroge et répond au poème 44 :
Ronsard dans tout ça j'en fais quoi ? avec admiration au chalumeau
je découpe sa rhétorique, la fais déchanter
calques et lambeaux
"Système pour moi" persiste et signe, en mouvement - saut, montage et retour à la ligne - avec  l'une de ces mises en rapport, tensions anachroniques dont Mnémosyne, l'atlas visuel de Warburg,  inventait l'espace, le secret :
Poussin était l'architecte d'une scène
où puisse danser
Merce Cunningham
Le contemporain et sa danse. Orion, notre aveuglement, le soleil en face.

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