samedi 9 juillet 2016

Relations d'un voyage vers L. (4)



*****, &c.






C.,

qu’il en aille ainsi : je vais dans j’irai – j’allais pour toi vers la syntaxe des temps, au mieux gréer ce jour d’hui, atmosphère ensoleillée offerte dans ce contact de l’éloignement perceptible, rapproché pourtant dans ce geste, aussi vain nous semble-t-il – du don.
Un croquis ou une vaticination : tel serait ce qui s’objective dans l’accumulation des points – noms variés que je donne à cette forme de pari, cette distance annulée et palpable malgré le temps, qu’il fasse un soleil presque rasant, donnant au vert tendre de l’hiver que j’achève dans les feuilles qui se développent le long des branches, pennes, pinnules, vivifiant un regard célère dans la circulation automobile, les fleurs ou taches blanches à peine rosées, dans le mouvoir de l’œil, se départir de l’expérience de la main, tandis qu’on imagine. La végétation donne la tonalité, l’image sans clef. Suite de coupures, de lignes haute-tension, poteaux variés formant des angles, des axes d’attache dans le déposé. Une liste. J’énumère dans un désordre très relatif, comme on envisage le puzzle : détails infimes, instants donnés par une remémoration dans l’à venir. Ton visage s’y efface, cependant que tel détail, un grain de peau, une expression fugace, s’y fixe. Il s’agit de rendre un désir, une visée propitiatoire dont la logique mouvante donne l’absence de projet – détente et saut de la sauterelle dans le cliquetis aigu d’une mécanique tout juste songée. Un instantané dans l’effet-retard.
Nous nous racontions souvent des anecdotes, épisodes peu glorieux redémarrant la conversation, agrégeant une somme de faits pour un autoportrait peut-être en creux. Il me souvient, il m’est arrivé… – verbes pronominaux ou impersonnels, dans le surgissement des affects, ceux qui déposent la tension du discours, dans le phrasé d’énumération, l’anacoluthe, l’inattendu du proposé. Burlesque futile du type qui salue son propre reflet, de celui qui gaffe, chute, se méprend. Les interstices, respirations, sont à tout prendre ceux qui te rendent le mieux, dans l’annulation des structures narratives à disposition. Et pourtant nous aimions nous raconter ces histoires et je les affectionne toujours : propres et démonstratifs, ce sourire et cet œil amusé, pris au vif.
Tu n’aimes pas le thé vert que je bois si souvent. Trop acide, dis-tu, trop végétal, herbeux, foin, et éloigné de tes préférences gustatives. J’ai devant moi une coupelle en verre remplie du thé au jasmin que tu m’avais offert un jour, je le remets ainsi à jour,


à toi, à la sensation, au perceptif, etc.

(illisible)



PS : A l’observation quotidienne, les couleurs du bouquet ne fanent pas à l’identique, l’orange vers le marron, sauf s’il est éclatant, qu’il conserve davantage, et le rouge  plus terne, le jaune grillé plus rapidement, et le blanc demeure : l’absorption du soleil, selon des variantes sibyllines ou ébahies.

Aucun commentaire: