dimanche 5 avril 2009

Tension du lieu

"We live in a crossing-place called city." (Keith Waldrop, The eighth day, Instress, Saratoga, 1999, n.p.) Il y a une sorte d'oxymore entre "live" et "crossing-place". Lieu ou l'on reste et où l'on passe, se croise, croisement et lieu d'habitation - et plus loin de vie et de passage. La ville comme oxymore: lieu et non-lieu, impossible à décrire, à figer dans son mouvement perpétuel, sauf à en faire une ville-fantôme. Alors que le lieu de repos, lieu de villégiature, maison de campagne, se clôt sur lui-même, s'ouvre à un extérieur seulement pour se refermer, la ville est le lieu du déplacement, de l'industrieux, lieu de vie - en somme utopie au sens strict ? "Une description globale resserre tous les phénomènes autour d'un centre unique - principe, signification, esprit, vision du monde forme d'ensemble ; une histoire générale déploierait au contraire l'espace d'une dispersion." (Michel Foucault, L'Archéologie du savoir, Gallimard, Tel, 1969, 20). Déploierait l'espace d'une dispersion: le mode conditionnel accompagné d'une notion de dynamique, tension entre un espace et un mouvement.

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