(Ciel
et terre et ciel et terre, et ciel – John Constable[1], de Jacques
Roubaud)
Doubles. Mr. Goodman est une « sorte d’alter ego romanesque de l’auteur »
Jacques Roubaud. Récit et autobiographie. Roman et essai à propos du peintre
John Constable. Le deuxième chapitre est construit sur le souvenir de copies du peintre, réalisées par la mère du narrateur. La réminiscence de ces
copies, ce qui se passe entre le
narrateur et les paysages nuageux qui s’y dessinent, renvoyant au ciel d’enfance
observé dans le premier chapitre, se superposant comme des claques, doubles
visuels de l’observation du mouvant et de ce qui est fixé dans l’objet-tableau.
Les « deux Constable », celui des « paysages du ciel »
(71) et celui des scènes-paysages de la campagne anglaise.
Perte. Du souvenir. De la mère et des
tableaux maternels, que l’on retrouve à la fin – ellipses temporelles qui
dessinent un vide, une mouvance de la mémoire. Un mouvement par sauts, un cumul
– par touches.
« Dans ses Cloud studies, pensa Mr. Goodman, Constable avait peint le futur et
le passé du ciel enfermés l’un et l’autre dans un moment unique et composite,
celui qu’il lui offrait en surface colorée. » (65) Déplacements de surface,
dans la profondeur de ce qui se fait entre le regardeur et la toile, l’exploration
comme double, espace entre-deux (le sujet, l’objet – se démultipliant), sans
cesse se reconstruisant dans une saisie de l’instant, du nuage : « comment
penser l’informe ? » (58)
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