"[...] how to describe the world, to present myself to him, him to himself and me, leaving all necessary space and play, but also naming what was and still is. So, what is a vocabulary, what are the tunes to entail a permanent relation to existing conditions?" (Bob Perelman, in The Grand Piano, part 1, Mode A, detroit, 2006 - 10)
The Grand piano est une expérience d'autobiographie collective de dix poètes Language à San Francisco autour du café du même nom, dans lequel avaient lieu régulièrement des lectures. Chaque volume se constitue autour d'une thématique et chaque auteur écrit un texte autonome, avec sa tonalité propre, qui cependant s'intrique avec les autres. La lecture se démultiplie au fur et à mesure qu'on avance dans le texte (car il s'agit bien d'un texte, mais multiple), devenant aussi le lieu d'un travail mémoriel pour suivre tel ou tel fil: si tout texte contient cette possibilité de multiplication de lectures, celui-ci donne l'impression de les dédoubler encore, comme le Tintin que voit le capitaine Haddock, passablement ivre, dans Tintin au Tibet. Chaque auteur, produisant son texte personnel facilement reconnaissable, étant en même temps l'auteur dans la totalité des volumes. Une expérience vraiment captivante, en cours de lecture.
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