lundi 16 juin 2008

Westwerende (genèse)

❝ Il se sait le devoir de recueillir des paroles, de construire une ville, c'est-à-dire une phrase et un livre à quoi dès lors sa vie se mesure.❞ (Jean Roudaut)

Un jeune homme déambulait, avenue Chopin. Le vent, soufflant par intermittence, levait quelques déchets dans le silence. 

L'air était brûlant.

Août s’achevait, non l'été, sur les hauteurs d'une terrasse en déclivité légère, au dernier étage d'un immeuble de rapport, à Westwerende. Matière, un autre aurait dit malléable, du couchant. Mais quant à la suite, hésitant encore , en proie à cette crépusculaire perplexité, ces nuages aux bords évanescents. De temps à autre, dans l'interstice, l’immense intervalle, des oiseaux, corneilles ou fauvettes, passereaux, tisseraient dans l'air du soir leur inscrutable trame. Derrière une fenêtre, une lampe brûlait, jaune de cadmium. Eclairait l'intérieur calme (sofa, table basse et piano dans l'angle), en face, d'un appartement. En contrebas, sur l'avenue, tous réverbères éteints, s'alignaient les tilleuls en séries, à perte de rues. 

Alentour, en théorie, personne. 

Nuages rares, clarté raréfiée, jour déclinant. Sous mes yeux, un homme encore jeune se résorbait, seul, dans l'épuisement des couleurs et des formes, comme bu par l'asphalte liquéfiée, simple point maintenant dans la perspective de l'avenue. 


 S’éloignait, lent à disparaître, disparut.

      

Aucun commentaire: