mercredi 16 octobre 2013

Tristia — Ossip Mandelstam — Harpo &


 L'enchantement le plus pur de cet automne littéraire, c'est assurément la parution chez Harpo &  de Tristia, le deuxième livre d'Ossip Mandelstam, qui donne à découvrir, avec le texte original, une version française inédite, par Christian Mouze. La couverture évoque une composition suprématiste et donne le ton, ou plutôt annonce la couleur : le vert non seulement enveloppe le volume, mais éclaire jusqu'à l'encre de la lettre, — le poème comme une lampe, un contre-feu, dans "le noir velours de la nuit soviétique". Éclaire, en quelque sorte de l'intérieur, ses pages. Ce dessin gracile (une vulnérabilité, mais souveraine) du cyrillique (Didot corps 10), c'est, en même temps que sa possibilité et son support graphiques, sa forme et sa force même, une Image du verbe de Mandelstam, en quelque sorte, matérialisée sous nos yeux avec une élégance rare.

Notons enfin que ce livre appartient à une collection russe de l'éditeur, riche déjà de plus d'une quinzaine de volumes (dont huit titres d'Anna Akhmatova) à l'intérieur de laquelle s'inscrivent, relativement à l'oeuvre d'Ossip Mandelstam, trois traductions antérieures.
On pourra ainsi lire, traduits par Christian Mouze :

Pierre, avec vingt linogravures de Zaven Paré (2002)
Les cahiers de Voronej (2005)
Piotr Tchaadaev / Humanisme et contemporanéité (2006)






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