dimanche 26 août 2012

La traduction comme expérience

" Toute poésie est, bien entendu, traduction, un transport d'une région à l'autre, un passage de frontière, une rencontre du même avec l'autre. C'est un voyage hors du moi-idem ou du moi-identique ou du moi auto-satisfait dans un champ sémantique et ontologique fluide. C'est-à-dire, traduire c'est aussi être traduit, s'engager dans un processus pour devenir... quoi ? Humain peut-être, dans un monde où nous ne pouvons tenir cela comme acquis, mais comme quelque chose qui se gagne partiellement et imparfaitement. Des extensions de la voix, par-delà celle avec laquelle nous venons au monde. L'ailleurs si nécessaire à toute compréhension de l'ici-et-maintenant. "

Michael Palmer, "Poésie et contingence" (conférence donnée à l'université de Chicago le 11 avril 2003), in Active Boundaries, Essais et conférences choisis, p. 55-56, New Direction, 2008.


(Morris Louis, Unfurled, 1960-61)

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