mercredi 11 février 2009

Rapport III, 3

De cet essaim d’étourneaux dans les feuilles des arbres de septembre, on peut envisager, de la fenêtre plus vaste, donnant sur un espace plus clos, plus réduit, peu de ciel, d’intérieur, une géométrie mouvante. Il existe une sorte d’attraction, qui fait que l’éloignement vite se resserre, ne laisse finalement, face au fourmillement que peu de place au hasard, à la fantaisie, à l’individualité. Aussitôt ouvert se clôt, nuage animal et bruyant qui se referme sur les arbres, ne tarde pas à disparaître à tel point que l’hiver y semble attaché. Ici se déroule un espace en forme de parallèles, quelques perpendiculaires permettant de lier entre elles de grandes artères, qui sembleront plus nocturnes. La place, elle-même, invisible d’ici est un espace plane, sans attraction, un lieu parallèle dont n’émane pas grand-chose : parking parfois, rebus, rien. Les quelques lieux opposés, apportant un semblant d’animation la nuit, lieux d’attractions ou de répulsion c’est selon, ne forment de jour qu’une continuité à la rue résidentielle où peu de déplacements, sinon automobiles, les perpendiculaires étant les véritables liens. Si bien que l’espace de la fenêtre n’est pas lieu de scrutation mais celui du bruit, on observera éventuellement de plus bas, allongé, un morceau de ciel au-dessus de l’immeuble d’en face, entre deux rangées d’immeubles d’une perpendiculaire. Un bruit différent peut annoncer un fait divers sordide, on s’en rendra compte plus tard, ou une nuit de fête, impossibilité alors de dormir, donc de sortie. L’endroit se creuse en parallèles : artères qui servent de déplacement, de rues commerçantes, perpendiculaires – mais jamais géométriquement perpendiculaires – figurant un espace plus intime, de déplacement, de rencontre, cela valant pour le côté diurne. Le côté nocturne, quant à lui se situera de l’autre côté, la fenêtre formant alors un pivot, ainsi je rentre, ainsi je sors, il y aurait d’ailleurs à imaginer que la minuscule cour, les corridors étroits, posent l’espace extérieur comme un socle, autour de quoi s’organise une vision des lieux, une tranchée dans l’espace.

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